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Carnet de films
5 novembre 2007

Le rêve de Cassandre

18822783de Woody Allen 5/5 Quelle fut ma surprise en me rendant compte que l'impression excessivement positive de cette projection rentrait en grande contradiction avec les divers avis qui j'ai pu recueillir ou lire : allant du film sympa mais en dessous de Match Point, à très ennuyeux, ou pouvant susciter le rejet total. Que dire d'objectif pour tenter de convaincre dans ce climat très éparpillé. Je devrais commencer par témoigner de l'incroyable empathie physiquement ressentie avec les personnages entre "le moment d'avant" et "le moment d'après" (en parlant du scénario). Dès le premier plan l'atmosphère est d'emblée incroyablement empesée par la déchéance à venir des deux frères si pathétiquement englués dans leur lutte absurde pour échapper à leur condition sociale. Quelques savantes pointes d'ironie dans le déroulement des événements dramatiques nous épargnent temporairement, nous maintiennent à distance la tête hors de l'eau, pour mieux nous surprendre et nous faire plonger avec eux. La sobriété de la mise en scène laisse brillamment à imaginer un arrière-fond intensément plus tragique, rendant hommage à ce que le cinéma a toujours eu de plus essentiel (la séquence pivot du film en est la plus belle démonstration). Le clou du spectacle intervient lors du dernier rebondissement, combinant magnifiquement dans un seul plan, une seule réplique, la plus cinglante cruauté avec le plus savoureux humour noir. De la part de ce grand maître rien n'est dû au hasard. Pour ma part Woody Allen a dépassé l'exercice de style parfaitement ficelé qu'était Match Point en lui conciliant cet esprit si libre qui fait la marque de fabrique de toute son oeuvre.
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