We feed the world - Le marché de la faim

d'Erwin Wagenhofer 2,5/5 Ce n’est pas parce qu’un documentaire est honnête et engagé qu’il faut passer outre ses défauts. On peut lui reprocher certaines séquences ponctuelles de sur-esthétisation à côté de la plaque. Mais dans l’ensemble c’est surtout trop long. Beaucoup de choses pourraient être condensées, ou alors développées. Parce qu’il serait un peu naïf de prétendre découvrir les disfonctionnements et injustices nord-sud, et ce n’est pas les documentaires récents sur le sujet qui manquent. Seul point vraiment remarquable, une interview en toute fin du PDG du groupe Nestlé, leader mondial de l’agro-alimentaire, dont le film s’est évertué à démontrer le rôle néfaste et dramatique sur l’environnement, les conditions de travail, la qualité de vie et des produits, l’appauvrissement des petits exploitants, la malnutrition, et qui nous parle face caméra, tout sourire, avec des formules directement échappées de la campagne de notre nouveau président, un discours aussi infondé qu’incohérent lorsqu’il nous explique que l’accès nationalisé à l’eau potable pour tous les habitants de la planète n’est pas une bonne chose puisque cela fait oublier au consommateur que l’eau est une marchandise, et qu’en gros il faut tous travailler plus pour que l’économie profite à tous et qu’ils devraient plutôt remercier sa multinationale pour tous les bienfaits qu’elle leur apporte. Deux minutes après il s’extasie devant une vidéo d’une usine robotisée « tant de modernité, et si peu d’employés !». (je ne caricature pas). Rire général dans la salle. Michael Moore n’aurait pas obtenu mieux.