Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Carnet de films
18 juin 2008

Phénomènes

18945559de M. Night Shyamalan 2/5 La mise en scène de Shyamalan est toujours aussi sophistiquée pour susciter l'effroi, le suspens et la pulsion scopique (si chère au cinéma d'Hitchcock). Mais derrière cette mécanique qui en roule (auto-lol), qu'est-ce que ce conte ni vraiment fantastique ni vraiment fantaisiste nous dit-il ? C'est là que pêche l'ultra premier degré de la narration. Comment imaginer que le cinéaste puisse confondre science et intuition ésotérique sortie tout droit d'un épisode de Scoubidou ? Devrait-on expliquer aux américains de base que cette "science" abstraite qui semble les fasciner dans ses rites analytiques dogmatiques n'a rien à voir avec la raison scientifique. Le cours scolaire donné par le personnage principal au début du film est à ce niveau édifiant, surtout lorsqu'il trouvera son débouché (anti-darwiniste) dans l'hypothèse de résolution du scénario. Il n'y a plus qu'un pas pour soutenir que le film frôle la parabole mystique fondamentaliste, surtout en ces temps où les théories scientifiques de l'évolution du vivant (les vraies cette fois-ci) sont gravement remises en question dans l'enseignement national. Cependant, on peut concéder à Shyamalan, sans doute idéologiquement plus maladroit que néfaste, d'avoir réalisé dans une séquence isolée le spot publicitaire le plus pertinent qui soit pour dénoncer la répugnante dangerosité de l'américain bouseux réactionnaire armé. Le cinéaste ne sait donc pas vraiment artistiquement où aller, sans doute cherche-t'il par nostalgie les traces de Tippi Hedren ("Les Oiseaux") fuyant cette même nature hostile, dommage pour lui car un autre mieux inspiré (Gus Van Sant) les a déjà recouvertes avec des skateboards.
Publicité
Publicité
Commentaires
E
tu remarqueras que je n'emploie à aucun moment le mot cinéphile, ni supérieur d'ailleurs (ni baromètre d'ailleurs, faut pas déconner).
J
Un brin "fascisant" cette scission entre purs et imposteurs. Moi ça ne me dérange pas que l'on me traite de faux cinéphile. Je ne fais qu'être sincère sur mon rapport au cinéma. Et comme je l'expliquais en répondant à un vieux commentaire, au moins je peux servir de baromètre inversé pour les gens qui me sont si supérieurs.
E
J'ai vu un chef d'oeuvre dimanche dernier : Phénomènes, de Night Shyamalan. <br /> <br /> Au delà des qualités du film, c'est sa réception qui en fait un objet de scission. En effet, à mes yeux, il opère la séparation entre ceux qui aiment le cinéma et les autres, les purs et les imposteurs ; les pontifiants ne sont pas du côté de Shyamalan, ils rient bêtement devant les scènes horrifiques du film brillamment mises en scène, mangent devant les informations, ont désappris à voir, et se gaussaient devant les exécutions publiques au siècle dernier. <br /> <br /> Quant aux arguments avancés dans la critique, on à l'impression de lire ceux d'une parodie de geek. Après un 4 pour Indiana Jones et un 5 pour JCVD, ce 2 asséné à Phénomènes sonne comme une révélation, nous sommes en terre d'imposture. <br /> <br /> Le cinéma c'est comme le suicide dans Phénomènes (et en dehors), ça ne s'énonce pas à tout bout de champ, ça se pratique en silence.
Carnet de films
Publicité
Publicité